Pourquoi explorer l’extraordinaire du langage ? Où va cette quête du beau qui court de poème en poème ? D’où vient le ravissement des mots qui nous captive comme un rêve ?
L’or et l’obscur
En ces temps de plus en plus tourmentés, cette idée ancienne qui me poursuit encore et toujours, affronter la noirceur pour faire jaillir une clarté, s’avère essentielle, voire nécessaire pour préserver l’amour de la vie et du monde.
Certains pratiquent cette sagesse sans le savoir, elle va de soi, elle vient spontanément sans qu’ils aient à en prendre conscience, sans qu’ils aient à faire d’effort. Tant mieux pour eux, ils ont de la chance. Quelque part dans l’enfance, la confiance s’est imposée, leur a donné cet optimisme bienheureux.
Pour d’autres, cela s’est passé autrement. La peur du noir les a travaillés dès qu’ils ont vu le jour, c’est-à-dire la nuit, donc je rectifie, dès qu’ils ont vu la nuit. Vous l’avez compris, je fais partie du second groupe. Alors, depuis toujours, je creuse dans la mine pour découvrir un peu d’or. Rassurez-vous j’en trouve… Mais c’est rare ! Souvent, je suis seule à le voir. Il se dépose en moi comme du limon sur la berge. Qu’en faire ? Un jardin ? De la poésie ? Les mots, les voix, les jeux, les enjeux, le langage et ses mystères, c’est ce que je trouve de mieux pour partager avec vous le plaisir éclatant du mica parmi les cailloux du chemin de la vie…
Les trois citations qui ouvrent L’or et l’obscur rendent hommage à Colette, une femme qui a vécu à une époque où la vie des femmes en Occident était autrement plus difficile qu’aujourd’hui… Elle a cherché sa vie durant l’indépendance et la liberté. L’écriture lui a permis de vivre libre et même de devenir célèbre. Cette quête n’excluait pas un immense amour de la vie et… un immense amour de l’amour ! En cela, elle clignote comme un phare dans la nuit, me permettant de m’orienter quand les courants et les vents me font dériver…
« On ne fait bien que ce qu’on aime. »
Colette. Prisons et paradis, 1932.
« Il faut avec les mots de tout le monde écrire comme personne. »
Colette La retraite sentimentale. Mercure de France 1907.
« La poésie a toujours raison. »
Colette. Gérard Bonal et Frédéric Maget Colette journaliste Seuil 2010.
Je profite de cette présentation pour rendre un vibrant et double hommage à Pierre Soulage et à Christian Bobin, véritables chercheurs d’or au pays de l’obscurité. Comment ne pas s’inscrire dans leurs sillages profonds et lumineux ?
« Les oiseaux de lumière pris aux filets de tes noirs appellent pour qu’on les délivre. »
« Penser qu’un homme a passé sa vie à chercher quelque chose dans sa nuit, a fait de sa nuit — par brisures, fractures, féroces patiences – de la lumière. »
« J’aurais aimé te parler de poésie, toi qui l’aimes depuis toujours. Elle est, pour aller vite, le noir du langage, sur lequel passent les griffes de la lumière. »
Christian Bobin, « Pierre, » folio, Gallimard, 2019.
BIBLIOGRAPHIE 2022
Lumière d’eau suivi de Migrations magnétiques, prix YOLAINE et STEPHEN BLANCHARD, 2010.
Publications en revues L’AERO-PAGE, Comme en poésie, Verso, Montauriol Poésie, Gong, Poésie Première, Cabaret, depuis 2010.
Larmes de feu, édition originale, 2012.
Petit Poème En Onde sur la radio R D’autan, lecture du poème de la nuit, depuis 2013.
Nature vive vacillante, édition originale, haïkus et senryus, acrylique sur toile, Isabelle Fabre, 2014.
L’ancre des nuits, édition originale, acrylique sur papier, Isabelle Fabre, postface J. F. Mézil, 2016.
En vers et contre tout, montage poétique mis en scène par Catherine Blanche, interprété par elle-même ainsi que Lili Sanchez et l’auteur. (Café Poésie ARPO, Frigo, Café Plùm, Malvignol) 2016, 2017.
Fleurs de Pierre, édition originale, acrylique sur toile, Isabelle Fabre, 2018.
Lectures ; Voix Vives, Café Poésie ARPO, Les Poètes sans frontières, Estivals, Éclats de rimes, Estivades Poétiques…
L’or et l’obscur, édition originale, acrylique sur papier, Isabelle-Cartery, 2022.
Inédits quatre recueils de poèmes/collages, en création depuis 2014.
Contact : melanie.fourgous gmail.com
Les recueils sont disponibles à la librairie Guillot, 21 Lices Pompidou 81000 Albi, à Graffiti, 14 place Pélisson 81100 Castres, à la librairie du Plùm, rue Lengouzy 81440 Lautrec.
MF